© M. Barane
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Commissaire Mira

Contrôle parental inclus



Le premier d'une longue série... Il plante le décor et les personnages, à ne pas rater et si possible, commencer par lui.
Attention, c'est un collector !
C'est vrai, il est un peu court, mais tellement bon !

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Et nous allons la suivre, notre jolie commissaire Mira . Dans son enquête bien sûr, sordide histoire de pédophilie, mais aussi et surtout dans ses délires, ses coups de gueule, sa passion pour Marseille, ses amours, et ses acolytes tellement particuliers... Au fil des pages, Mira va devenir notre complice, notre amie, et c’est fou ce que nous allons aimer les héros de cette aventure…
Mira en quelques mots ?
Tendresse, humanité, générosité, impertinence et folie.



Extrait :

Putain comme c’est bon ! Tu peux même pas imaginer comment. Je me suis installée, tranquille, et enfin je savoure le retour à la maison. Pardonne-moi, je suis stupide... Bien sûr que tu ne peux pas imaginer puisque tu n’as pas la chance qu’on a, nous les Marseillais. Planqué sous ta couette à cause du temps pourri que tu as dehors, tu ne peux pas savoir ce que je vis en cette seconde, . Alors, comme on va certainement devenir des potes toi et moi, je vais t’expliquer et te décrire en détails le panorama…
Ouvre grand tes oreilles, mouche-toi et fais un effort pour visualiser. Je sais, c’est pas facile mais aie confiance, je suis là pour te guider.

Alors ma maison d’abord : une ancienne maison de pêcheur sur deux niveaux avec des fenêtres, pas trop grandes pour garder la fraîcheur mais suffisamment pour laisser entrer le soleil. Au sol, des tomettes cirées bien rouges dans le salon, le couloir, les toilettes et la salle de bain. Pour les chambres, de la dalle coulée beige foncé, ça brille on dirait du marbre, mais c’est moins froid, moins classieux quoi, ça donne une ambiance chaleureuse et surtout c’est facile à entretenir. Idem pour les murs, pas de tapisserie à fleurs, pas de tenture ni passementerie, je te dis que c’est une maison de pêcheur ! J’ai choisi le style marocain, avec de la peinture cirée, ton ocre pour les pièces à vivre et bleu irisé pour la salle de bain. Bon, tu visualises ou pas ? Bien, on passe au clou du spectacle, à LA PIECE principale, qui n’en est pas une mais qui à elle seule explique tout : Le toit terrasse.
Parce que j’ai oublié de te le dire, mais j’habite Samatan. Samatan, c’est un vieux quartier de Marseille, situé à cinq minutes du Vieux-Port à vol d’oiseau mais pourtant ce n’est déjà plus la ville… Samatan, c’est un petit village perché au-dessus de la colline… de Samatan justement. A deux pas de la plage des Catalans, au tout début de la Corniche. Tu commences à comprendre ? Cette colline est en fait une falaise qui surplombe la mer. CQFD ? Une vue imprenable sur le plus beau panorama du monde ! A l’heure où je te parle, je suis allongée sur un transat en tek, et même si nous ne sommes qu’au mois de mai crois-moi, ça tape dur. Pour te dire, j’ai mis mon verre de grenadine sous le transat histoire que les glaçons ne fondent pas trop vite. Et de temps en temps, j’en bois un peu à la paille… Ca va ? Pas trop jaloux ? Allez, maronne pas, un jour j’t’inviterai, promis.

Pour le moment, je me repose en admirant le bleu de l’eau, infini. Les rayons du soleil se reflètent sur les vagues et ça danse, ça danse… C’est magnifique.
Doucement, je me remets de ma dernière mission et surtout de la fête donnée en mon honneur à la Préfecture, dans la grande salle empire. J’en ai ma claque de tous ces « Madame le Commissaire Barane ! Quel honneur de vous recevoir ! » « Chère Mirabelle, toujours aussi belle ! » « Racontez-moi vos dernières aventures, j’en frémis déjà ! »
Madame le Commissaire, elle en a soupé de tous ces salamalecs ! C’est vrai quoi ! OK, j’ai un boulot pas ordinaire, OK je suis belle et OK y’en a pas deux comme moi, mais merde, restons simples.

Si tu m’as suivie jusqu’ici, malgré un style peu ordinaire, (certains diraient simplement « ordinaire » que ça m’étonnerait pas…) c’est que tu as envie d’en savoir plus. Ce n’est pas que j’apprécie particulièrement de m’étendre sur moi -certains l'ont déjà fait - mais puisque tu sembles y tenir et que malgré tout il faut bien se présenter, je vais te raconter mon parcours dans les grandes lignes. Le temps d’un Cassis- Marseille en TGV et je n’aurai plus de secret pour toi. En retour, envoie-moi ton CV par mail et je verrai ce que je peux faire.
Je suis née à Paris y’a une quarantaine d’années… Alors, pour les Parisiens qui auraient déjà dans l’idée de me siffler parce que j’habite Marseille, vous pouvez ravaler vos fadaises, je ne suis pas preneuse. Et idem pour les Phocéens en quête d’une parisienne à chahuter… Même si on n’est bien plus sympa que les pingouins, ce n’est pas la peine de monter au créneau, j’ai besoin de tous les lecteurs possibles donc pas d’embrouille et on restera tous potes. Vous voulez vous moquer ? Choisissons les Lyonnais, score à zéro et balle au centre.

J’ai donc vu le jour dans la capitale, une belle ville faut bien l’avouer, mais remplie de gens tellement stressés qu’ils en oublient de sourire dès qu’ils mettent le nez dehors. Vous les prenez un par un, ils sont vraiment cools, intéressants, ouverts et cultivés. Mais dès qu’ils se mélangent à la foule, on dirait qu’ils ont peur de dire bonjour, de vous regarder en face, de discuter un peu avec leur voisin, dans le bus ou dans le métro. Difficile à comprendre le pourquoi du comment, mais c’est ainsi et je trouve ça triste.

A Marseille, impossible de prendre un transport en commun sans tomber sur une vieille dame qui va vous raconter comment sa petite-fille a réussi au bac, comment son mari est mort pendant l’occupation ou encore pourquoi les grévistes du port autonome vont ruiner la ville à force de se la couler douce ! Bref, on papote, on fait connaissance, on échange nos points de vue éclairés sur le monde et en moins de temps qu’il en faut pour traverser Paris en bateau-mouche, on se quitte bons amis, grosses bises à la famille.

Après quelques années à Paris et dans diverses villes de Province mon père, qui avait la bougeotte et surtout la nostalgie de son Algérie natale, nous a tous amenés avec lui à Marseille, histoire de retrouver le soleil et ses amis d’enfance. Au début, j’étais pas ravie ravie. Faut dire que je laissais tous mes potes, ma campagne picarde, mon groupe de majorettes et une superbe maison au milieu d’un jardin de 4000 m² ! A treize ans, c’est pas si simple de comprendre les parents et j’aurais payé très cher pour ne pas partir.

Mais j’ai la chance d’avoir un caractère très souple et une capacité d’adaptation hors du commun… Un jour dans une nouvelle école et déjà, je suis la coqueluche des garçons et un modèle pour les filles ! C’est donc sans aucune difficulté que je me suis intégrée dans ce nouvel univers; Je peux bien avouer avec le recul que ce fut une grande chance pour moi.

J’aime passionnément ma ville. Elle est chaleureuse, accueillante, intransigeante, fière, protectrice, désordonnée, volubile, mystérieuse, bordélique et tellement différente des autres… Bref, elle me ressemble beaucoup.
Je passe sur les détails scolaires, l’excellence de mes notes et les regards reconnaissants de mes professeurs, car vous allez vite vous apercevoir que j’ai horreur des filles qui se la pètent. Major de toutes mes promos, j’ai réussi haut la main les concours de l’administration et, grâce à des états de service plus qu’éloquents, je me suis retrouvée à 37 ans commissaire dans les sections spéciales. Mon service se charge de toutes les affaires qui donnent envie de vomir : crimes sexuels, violences sur mineurs, terrorisme, atteinte à la sureté de l’Etat bref, du lourd. Je ne me suis pas fait que des amis dans le métier et bien des hommes ont voulu me passer sur le corps ( au sens propre et au sens figuré ) pour me montrer leurs façons de penser, mais j’ai une règle d’or : je les emmerde. Quand « ils ont eu compris » ça, ils ont fait contre mauvaise fortune bon cœur et même s’ils râlent en silence, on se respecte.
Je pense t’avoir à peu près tout raconté. Si on reste un petit moment ensemble, je peaufinerai.
J’ai dû m’endormir. Depuis mon retour de Beyrouth, je n’ai pas vraiment récupéré et cette petite pause au soleil m’a mise KO. Je sens la transpiration couler le long de mon cou, j’ai la peau qui pègue et ma grenadine va bientôt bouillir. Allez Mira, bouge-toi un peu, tu ne vas pas lézarder toute la journée alors qu’il y a tant de beaux mecs qui n’attendent que toi au Beach Bar ! Ca va faire un mois que je me la joue bonne sœur ; même si je n’ai pas l’habitude de grimper au rideau avec le premier venu, il est temps de me remettre en selle non ?
Alors que je me dirige vers la salle de bain, la sonnerie de mon portable pro hurle dans mon sac à main. Ca fait pas 24 heures que je suis rentrée, je suis censée être en congés et voilà le bureau qui me relance déjà… J’ai une sacrée envie de les envoyer s’faire voir mais ma conscience, au moins professionnelle, me pousse à répondre. Je décroche à regret ce satané engin sans fil qui nous enchaîne à la réalité bien plus que les appareils manuels de nos grands-parents… A l’époque, elle pouvait toujours courir pour nous joindre l’opératrice.. Pas là, pas là. Point final. Ne cherche pas, tu es joignable partout, tu n’as plus de vie, plus d’intimité, plus un seul endroit pour te faire oublier. Tu es cerné. Pour terminer sur ce sujet, sache qu’aujourd’hui tu peux faire installer un portable dans ton cercueil, au cas où on t’aurait mis dedans avant que tu sois complètement froid. Même dans la mort t’es plus tranquille !

J’emprunte ma voix des mauvais jours ( ou des mauvaises nuits selon l’heure à ma Chanel ), histoire de faire entendre à mon interlocuteur mon immense fatigue et un début de grippe qui couvait depuis longtemps mais qui avait attendu que j’arrive à la maison pour se déclarer et me mettre à plat pour une semaine au moins… (respire) :

- Oh Mira ! Arrête un peu ton cinéma, c’est moi !
- Merde Louisette, pourquoi tu n’appelles pas sur mon perso ?
- Et bé, parce que sur ton perso t’aurais pas répondu, et que si tu te pointes pas au bureau dans un quart d’heure, ça va chier des drôles de bulles, je te le dis…
- Dis-moi Loulou, depuis quand tu chies des bulles toi ?

Louisette, c’est mon bras droit, mon souffre-douleur, mon ange gardien et ma meilleure amie. Au bureau, on la surnomme Loulou, parce que Louisette, épouse Louis... Elle est pas banale comme flic, et son accent marseillais ferait mourir de jalousie Fanny, sa mère et même la tante Zoé… De quatre ans ma cadette, elle a trouvé le temps de faire carrière dans la police, de pondre cinq enfants, d’épouser leur père et de le déclarer homme au foyer « parce que c’est l’époque qui le veut, que les petits y adorent leur père et que de toute manière, entre deux gâches , la maison et les minots, comment tu veux qu'y travaille ? ». Le tout dans l’ordre, comme au quarté. Louisette, c’est une pile sur pattes. Son énergie en épuise plus d’un, mais sa bonne humeur, son franc parler et sa générosité naturelle ont fait d’elle le flic le plus apprécié autant au sein des collègues que des malfrats. Ses méthodes sont peu catholiques mais efficaces et ses fréquentations sont du même acabit. Ainsi est Louisette, et c’est pour ça qu’on l’aime.

- Déconne-pas, pour une fois ferme-la et écoute : Y’a un enfoiré de type qui s’amuse avé les gosses à la sortie des écoles. Crois-moi, quand il a eu fini avec un minot de la Blancarde, peuchère le petit y voulait même pas que le médecin y le touche. J’ai qu’une envie, c’est de lui couper les choses pour en faire des boules qui est-ce à mon âne vé ! Alors bouge ton cul et ramène-toi vite fait. Mira, je te jure que là, faut pas trainer.
- J’arrive.
- Voui, arrive. Et pas la peine de te refaire la façade, qui tu sais il est pas là.
Elle raccroche.

Mirabelle Barane aux Editions du Vallon.
ISBN : 978-2-9536299-0-3
Prix : 9.00 euros

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Commissaire Mira
Contact Mirabelle Barane : commissairemira@orange.fr